Au fil des ans, le domaine de l’alimentation s’est fortement développé. Il est loin le temps où manger servait seulement à combler l’un de ses besoins essentiels. Aujourd’hui, l’alimentation s’ancre davantage dans le plaisir et l’expérience de la découverte. Or, bien que de nombreuses émissions de télé et magazines stimulent les plaisirs associés à une alimentation saine et diversifiée, beaucoup de Québécois peinent à y accéder facilement en raison d’un désert alimentaire.
En fait, plus de 400 000 Québécois vivraient aujourd’hui dans ce qu’il est permis d’appeler un désert alimentaire. Étudié depuis plusieurs années, le concept de désert alimentaire se définit, selon l’Institut de la santé publique du Québec (INSPQ), selon trois axes :
En milieu urbain tel que Montréal ou Québec, un désert alimentaire est un secteur défavorisé où il n’y a pas de commerce alimentaire dans un rayon de 1 km. En contrepartie, en milieu rural, où la voiture est davantage utilisée, le seuil peut être de plusieurs kilomètres. À ce titre, selon une étude menée en 2013 par l’INSPQ, 429 secteurs en milieu urbain (3,9 % de la population urbaine) et 408 secteurs en milieu rural (13,1 % de la population rurale) peuvent être considérés comme des déserts alimentaires.
Actuellement, toutes les régions du Québec sont marquées à divers degrés par la présence de ces vides alimentaires. Sans compter que les secteurs défavorisés sont souvent ceux qui comptent le plus de restaurants-minute. Donc en plus d’un accès difficile à des aliments de bonne qualité, les citoyens de ces secteurs se voient proposer un accès facile à des aliments de mauvaise qualité.
Nous n’apprenons rien à personne en affirmant que la Belle Province est immense, mais très peu densifiée. Conséquemment, dans une logique de rentabilité les bannières alimentaires vont presque toujours privilégier les grands centres pour s’établir. Et même lorsqu’elles sont présentes en milieu rural, les épiceries ne compteront pas toujours sur une grande diversité d’aliment et encore moins de produits frais, car le besoin n’est pas toujours présent.
Le problème reste ainsi entier, mais il n’est pas entièrement insoluble. Bien souvent, il ne sert à rien d’attendre une solution venant de l’extérieur. Une prise en main collective représente pour beaucoup la solution aux problèmes observés. C’est à ce titre que la combinaison des forces entre la Fédération des coopératives d’alimentation du Québec (FCAQ) et la Coopérative de développement régional du Québec (CDRQ) prend tout son sens.
En effet, pour de nombreuses localités, le modèle coopératif s’offre comme une alternative toute désignée aux grandes bannières, car il permet d’assurer aux communautés une certaine stabilité d’accès à une vaste gamme d’aliments sans avoir à dégager un profit important. Conséquemment, l’accès à des aliments frais et diversifiés à moindre coût est ainsi rendu possible.
En combinant leurs efforts, la FCAQ et la CDRQ proposent aux communautés ou promoteurs désireux d’implanter des coopératives d’alimentation la meilleure expertise disponible dans le domaine et donc de meilleures chances de pérenniser leur projet. De la création de la coopérative en passant par de l’aide aux opérations ou le développement d’une vie associative, les deux organisations proposent une large gamme de service dans toutes les régions du Québec. Qui plus est, ils peuvent même transformer un service alimentaire existant en coopérative afin d’en assurer la survie ou pour lui donner un meilleur ancrage dans son milieu.
Un désert n’est jamais entièrement sec. Ici et là on y retrouve des oasis qui permettent de se ressourcer. À ce titre, faire confiance à la FCAQ et la CDRQ c’est se donner la chance de créer ici et là des oasis qui permettront aux communautés d’accéder à une plus grande diversité alimentaire.
En 2006, la fermeture de l’épicerie du village de Saint-Luc-de-Matane en Gaspésie crée un grand vide alimentaire. Dès lors, les citoyens décident de former une coopérative afin de combler les services perdus. L’équipe CDRQ/FCAQ accompagnera les citoyens au cœur du projet afin de s’assurer du succès de leur entreprise. Si bien que depuis 2019, la Coop St-Luc compte 6 employés et désert plus de 800 membres et de nombreux villégiateurs.
Commerce phare en alimentation saine à Saguenay, le magasin Bizz n’a jamais cessé de prendre de l’expansion depuis son ouverture en 2002. Une opportunité de croissance qui n’a pas le succès escompté l’amène à la faillite. Voulant préserver la valeur ajouté Bizz des travailleurs et partenaires du commerce décident de former une coop. Les travailleurs ont alors recours aux services du duo FCAQ/CDRQ pour, entre autres, analyser le potentiel du marché et les ventes. Le fruit de ce travail permettra à la coop d’ouvrir à nouveau ses portes au cœur du centre-ville de Saguenay dans une formule améliorée.